Historikerstreit

Monument à la mémoire des Juifs assassinés en Europe (Berlin, Allemagne)

La querelle des historiens (en allemand: Historikerstreit, /hɪsˈtoːʁɪkɐˌʃtʁaɪ̯t/[1], Son? Écouter [Fiche]) est une controverse historiographique et politique qui a pris place en Allemagne de l'Ouest durant les années 1980, essentiellement entre 1986 et 1989. Cette controverse porta sur la place à accorder à la Shoah dans l'histoire allemande et sur sa singularité, au regard notamment des crimes commis par le régime communiste en URSS. La controverse est lancée en juillet 1986 par la publication d'un article du philosophe allemand Jürgen Habermas dans l'hebdomadaire Die Zeit, dénonçant les « tendances apologétiques dans l'historiographie contemporéaniste allemande »[2]. L'auteur y critique les travaux récents de trois historiens allemands : Andreas Hillgruber, Michael Stürmer et Ernst Nolte. Ceux-ci sont accusés par Jürgen Habermas de relativiser la place du régime nazi et de la Shoah dans l'histoire allemande.

Dès 1986, cette controverse mobilise en Allemagne les principales figures de la recherche sur le nazisme, et déborde bientôt à l'étranger. À partir de la fin des années 1980, les discussions relatives à la querelle des historiens se concentrent essentiellement sur les travaux de Ernst Nolte.

  1. Prononciation en allemand standard retranscrite selon la norme API.
  2. (de) Jürgen Habermas, « Ein Art Schadenabwicklung. Die apologetischen Tendenzen in der deutschen Zeitgeschichtsschreibung », Die Zeit, 11 juillet 1986. Traduit in « Une manière de liquider les dommages. Les tendances apologétiques dans l'historiographie contemporaniste allemande. », Devant l'histoire. Les documents de la controverse sur la singularité de l'extermination des Juifs par le régime nazi, Éditions du CERF, Paris, 1988, pp. 47-49.

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